HOUDON,

SCULPTEUR DES LUMIERES*

 

 


 
 
Cette exposition est la première consacrée au sculpteur Jean-Antoine Houdon depuis celle organisée à l'occasion du centenaire de sa mort en 1928. Plus de soixante oeuvres provenant de collections publiques et privées de France, d'Allemagne, de Suisse et des Etats-Unis invitent le public à redécouvrir un artiste qui compte, avec Pigalle, Clodion et Pajou, parmi les plus grands sculpteurs français du XVIIIe siècle.
" L'Ecorché bras tendu ", plâtre conservé à Rome, à la Villa Médicis, répondant à " L'Ecorché bras levé " en bronze de L'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, à Paris, l'" Apollon de bronze " de la collection Calouste Gulbenkian à Lisbonne, en pendant de la " Diane " du musée du Louvre, le masque " au vif " de La Fayette, le buste en plâtre de Sophie Arnould et le célèbre Voltaire assis conservé à la Comédie-Française sont présentés pour la première fois au public dans le cadre d'une exposition.
Statues, bustes, reliefs, figures allégoriques et portraits témoignent de la grande diversité des genres et des techniques abordés par un sculpteur capable de modeler la terre, de tailler le marbre et de fondre le bronze, mais aussi de produire des statues monumentales ambitieuses comme de répondre à des commandes plus intimes. A la tête de son atelier, à la fois artiste et artisan, Houdon reproduit ses modèles les plus appréciés pour répondre à la demande des amateurs.
En dépit de sa célébrité, la carrière de Houdon l'a toujours situé en dehors des commandes officielles. Sa galerie de portraits fait ainsi côtoyer sa famille, ses amis, les personnalités de la vie parisienne et les hommes illustres pour lesquels il élabora plusieurs-types de représentations tout en restant fidèle au souci de la ressemblance. Les portraits de Voltaire et de Louis XVI, les charmants bustes des enfants Brongniart font ainsi éclater le talent de l'artiste à rendre dans la blancheur, le poli du marbre ou la douceur de la terre culte, la texture d'un tissu, la finesse d'une broderie et l'intensité d'un regard.
Sa réputation de portraitiste lui valut de voyager et de recevoir des commandes des cours européennes - cours allemandes de Saxe-Gotha et de Prusse, cour russe de Catherine Il - ; aux jeunes Etats-Unis, il a réalisé le portrait des figures de la Guerre d'Indépendance et des premiers présidents Washington et Jefferson. Sa capacité de travail, les caractères de vie et de ressemblance accordés à ses portraits, qui leur donnent tant d'humanité, ont permis à Houdon de continuer à produire sous la Révolution et l'Empire. Ce réalisme, alors loué ou décrié, vient aujourd'hui réconcilier le public autour du nom de Jean-Antoine Houdon.
Les portraits sont présentés dans les appartements de Mesdames, filles de Louis XV, exceptionnellement ouverts à l'occasion de l'exposition. Les grandes sculptures de plâtre, de marbre et de bronze occupent la galerie Basse, au rez-de-chaussée du château de Versailles. Elles constituent le prolongement naturel des sculptures du jardin, succédant harmonieusement à l'art du Grand Siècle.
 
 
Exposition co-organisée par la Réunion des musées nationaux, l'Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles, la National Gallery of Art, Washington, et le J.Paul Getty Museum, Los Angeles.
Clôture : le 31 mai 2004
 

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